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L'Aventure de Silmelin

Le Chant des Etoiles
Un Vent Selen
Examen Primordial


Résumés

Parties 1 à 10
Parties 10 à 20

 

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1. Le Chant des Etoiles

Mon premier voyage en pays Iringdir, je l’ai effectué alors que je n’avais encore que 16 ans. Bien entendu, ce n’était pas la première fois que je quittais les terres SELEN et la FORET BLEUE car enfant, mes parents m’avaient une fois emmenée dans le pays AJIAN. Mais c’était la première fois que je partais à l’aventure si loin et… seule. Je quittais Silme, la ville étoile, pour tenter l’aventure dans l’intrigant pays de la TECH… et je n’avais pas encore passé mon premier examen de MAHÔ !

Ce qui a motivé mon départ, moi-même j’ai du mal à l’expliquer. Je pense que tout cela est lié au mystérieux parchemin écrit dans l’ancienne langue TECH. Nous avions trouvé ce parchemin dans les Ruines Ocres alors que nous cherchions les Lys Rouges avec mes camarades. Depuis ce jour je me sentais étrangement attirée par cette découverte et bien que nous ayons fait promesse de garder cela secret, je finis par céder à la tentation en la révélant au vieux sage de Silme, mon grand-père. Inconsciemment, je savais que le parchemin recelait un mystérieux trésor mais la langue TECH, langue interdite par les Amans, posait un grand problème. Grand-père examina le parchemin avec un air grave. D’après lui, il semblait être question de pierres symboliques. Mais il ne put rien dire d’autre. La relique restait entourée d’un voile de mystère…

Grand-père restait silencieux. De toute évidence il avait comprit même avant moi que je désirais percer le mystère du parchemin. Il me dit simplement de prendre soin de moi. Les jours suivants, je réfléchis beaucoup à cette histoire et petit à petit se forma l’idée de partir à l’aventure. Mes rêves étaient peuplés de voyages divers et j’avais une soudaine envie de quitter le pays. Je retournai voir grand-père et il me dit qu’on ne me retiendrait pas si je voulais partir. Il me révéla aussi le nom d’un homme Iringdir qui savait parler et lire le langage interdit. Dès ce moment ma décision fut prise (à moins qu’elle ne l’ait toujours été inconsciemment ?) et je décidai de partir la première semaine de printemps.

Beaucoup savaient que je voulais partir mais personne n’en connaissait la cause réelle. J’avais annoncé vouloir me former l’esprit et acquérir quelque expérience. Certains me trouvaient inconsciente ou encore prétentieuse mais la plupart trouvaient mon choix sage et bienvenu. On m’encourageait même et je reçus quelques présents pour me faciliter le voyage. La veille de mon départ, je conviais mes amis à une modeste fête pour leur dire au revoir (en espérant que cela ne fut pas un adieu) et le lendemain, alors que le soleil pointait à peine au sud-est, je partis pour mon périple. Pour tout bagage, je n’avais pris qu’un simple sac en cuir offert par ma meilleure camarade de Mahô. Il contenait quelques vêtements de rechange, mon livre initiatique de Mahô, une bourse de plantes de soins que ma mère y avait glissé (elle n’y avait mis que des herbes contre les douleurs et 2 feuilles de Lys Rouge), des vivre pour deux jours et bien évidemment LE parchemin. Je portais ma cape bleue-vert et Grand-père m’avait donné un petit poignard que je portais à la ceinture à côté de ma bourse.

Lorsque je franchis les portes Ouest de Silme, il n’y avait personne pour me dire au revoir…

Mon généreux Grand-père s’était arrangé avec la complicité de mon tendre Père pour me trouver un cheval afin de me faciliter le voyage. C’est ainsi que je partageais la traversée du pays Selen en compagnie d’une vielle monture du nom de JIKO. Durant les quinze jours ( ??) du voyage je réfléchis beaucoup. J’avais discrètement laissé une lettre à ARENN, mon Maître de Mahô, dans laquelle je lui donnais rendez-vous à Trois-Fontaines, petit village au nord-est de Port Shavinka un mois et demi avant la date de l’examen de Mahô pour le cas où je ne serais pas rentrée d’ici là. Je n’avais pas la moindre idée de la façon dont il allait prendre ce message mais j’espérais qu’il le prendrait au sérieux. Je ne voulais pas gâcher toutes mes chances de passer cet examen… Par ailleurs, je n’avais pas la moindre idée de qui m’attendait en pays Iringdir. Je devais trouver TON, l’Iringdir dont Grand-père m’avait parlé. Il m’avait dit que Ton devait résider dans le quartier Sud de la grande ville de Port Shavinka. Mais je n’avais pas d’autre information pour le reconnaître et je ne connaissais pas du tout la ville… J’avais un sentiment étrange car je me rendais compte que je ne savais rien du pays Iringdir et de la TECH. Les gens en avaient parlé à Silme mais vivre cette découverte semblait si différent…

J’avais décidé de me rendre en pays Iringdir simplement en suivant la route principale. Le soir je m’arrêtais dans des gîtes de voyageurs ou encore chez des amis à mon père. La traversée du pays Selen fut lente car Jiko était un animal fatigué mais elle restait agréable. Quand j’entrai en pays Iringdir, je dormai le soir dans des auberges. Je n’aperçus pas vraiment la différence en traversant les premiers villages, mais quand je pénétrai dans la première ville, l’effet fut sidérant. Les bâtiments étaient vieux et sales pour la plupart comme on me l’avait décrit, mais en plus de cela il y avait la TECH ! Des grosses machines métalliques avançaient tranquillement le long d’une voie tracée par des lignes de métal dans le sol. Elles sonnaient à intervalles réguliers en dépassant les passants, les carrioles ainsi que d’autres machines… La ville était plus petite que Silme mais semblait être animée par une immense vague d’agitation perpétuelle. Tout bougeait et tout le temps ! Le soir, les routes étaient éclairées par des lumières provenant de sortes de lanternes accrochées aux murs des maisons voire à de grands poteaux… Tout me semblait étrangement magique… Pendant toute la traversée je cherchais à donner une explication au fonctionnement de ces étranges objets TECH. J’étais bien loin de la vérité, bien entendu.

Ainsi mon premier voyage s’effectua tranquillement et sans encombre. Et enfin, je vis se dessiner à l’horizon la grande ville de Port Shavinka. Elle était pourtant plus petite que Silme mais pour moi, beaucoup plus impressionnante. Le soir je franchis la porte Nord le cœur léger. La ville ressemblait aux autres villes Iringdir que j’avais traversées mais en beaucoup plus grand. J’étais subjuguée par l’animation, les véhicules (j’avais appris en questionnant les gens des auberges ce qu’étaient les principaux objets TECH que j’avais vu), les trams, les habitations construites dans les anciens bâtiments TECH… Des lumières électriques s’allumèrent les unes après les autres en venant du cœur de la cité comme pour saluer mon arrivée. Il y avait tellement de choses à regarder que je finis par ne plus faire attention à la route. Sans m’en rendre compte, je me retrouvai dans d’autres quartiers plus anciens et plus sombres. Je voulais retourner sur mes pas quand je me rendis compte que j’étais complètement perdue. J’avais des difficultés à me repérer car je n’étais plus dans mon environnement d’origine. Dans ce coin, les bâtiments étaient vraiment vieux et abîmés. Parfois, les murs étaient écroulés et il y avait de nombreuses réparations de fortunes. Le quartier avait tous les aspects d’un quartier à l’abandon mais je me rendis compte qu’il était pourtant habité… Je cherchais à me sortir de cet endroit au plus vite quand des individus débouchèrent devant moi. Comme ils n’avaient visiblement pas l’air bien intentionné envers ma personne, j’ordonnai à Jiko de faire demi-tour. Mais derrière moi se tenaient également d’autres individus du même genre. Je réfléchis un instant alors qu’ils s’avançaient lentement dans ma direction. Un des hommes sortit un couteau de sa poche. Je n’eus d’autre choix que de m’engouffrer avec Jiko dans une ruelle que j’avais repérée sur ma gauche et qui était encore plus étroite que la précédente. J’avais à peine la place pour faire avancer ma monture mais les hommes étaient déjà à ma poursuite. Par chance, Jiko bien qu’épuisé par le voyage pris un peu d’avance mais pas assez hélas pour semer les autres.

Après avoir traversé plusieurs ruelles, nous arrivâmes à un cul de sac. Je descendis sur la terre ferme pour examiner la situation. Les hommes arrivaient déjà dans notre direction. Ils étaient cinq et la route était bloquée par un muret derrière lequel descendait une rue perpendiculaire en contrebas. Je pouvais aisément franchir ce muret mais pas Jiko. Je tentais de demander en langue Iringdir ce qu’ils me voulaient mais je n’obtins pas de réponse et comme les hommes s’étaient approchés, je sortis à mon tour mon poignard. Un des hommes m’agrippa le poignet. Je ripostai d’un coup de poignard et lui tailladai le bras pendant que les autres s’étaient emparés de Jiko et de mon sac. Je me précipitai sur l’homme qui avait pris mon bagage et lui asseni un coup dans les côtes. Je lui arrachai le sac des mains en lui donnant un autre coup et me tournai vers Jiko. Mais le premier de mes agresseurs était à nouveau sur moi. Jiko fut emmené hors de la ruelle alors que je me débattais avec l’homme. Mon voleur de sac se releva à son tour avant de se jeter à nouveau sur moi. Après plusieurs coups de pieds bien placés, j’eu à peine le temps d’enjamber le muret et de courir en bas de la rue transversale. Je compris rapidement que mes poursuivants avaient abandonné la course. J’étais tranquille mais je n’avais rien pu faire pour le vieux Jiko… Envahie par les remords et un immense sentiment d’impuissance, je poursuivis mon chemin.

La ruelle déboucha finalement sur une grande place animée. Mais une fois de plus la rue d’où j’arrivais se situait en hauteur par rapport à la place. Je me retrouvai en fait sur une plate-forme suspendue qui longeait les façades des bâtiments. Autour de moi se dressaient des bâtiments de trois ou quatre étages chacun. Tous avaient également au premier étage le même type de passerelle blanche construite dans le même matériau TECH que les murs. Plusieurs escaliers montaient et descendaient à mes côtés. En m’approchant de la murette, j’aperçus en bas un marché sur la place. Autour les bâtiments affichaient plusieurs enseignes d’échoppes et de boutiques. Sur les passerelles, les bâtiments semblaient abriter des logements. Ils avaient des formes étranges et l’ensemble formait un complexe d’enchevêtrement de bâtiments en tout genre et de passerelles. Les bâtiments avaient des toits à différentes hauteurs ce qui permettaient à certains d’avoir un jardin sur le toit de son voisin.

Tout en admirant l’architecture Iringdir, je descendis sur la place. Une fois en bas, divers fumets de toutes sortes arrivèrent à mes narines et je décidai de me restaurer un peu. Mais à la pensée de ce pauvre Jiko, mon appétit s’envola. Je mangeai donc très peu ce soir là, puis, je fis le tour des boutiques pour demander l'adresse d’une auberge. Je m’arrêtai dans un magasin de vêtements où j’en profitai pour acheter une sorte de chapeau en tissu de la couleur de ma cape et aux formes souples. Je pensais qu’il me serait utile en cas de pluie. En payant, je demandai au vendeur une adresse et les tarifs d’une auberge dans les environs, mais face à mon étonnement et ma déception quand il me donna la réponse, il éclata d’un rire franc et me proposa de m’héberger chez lui à bas prix. Je regardai l’homme un instant. Il était petit et sec, avec des cheveux bruns et semblait sincèrement gentil. Je savais fort bien que je n’avais pas assez d’argent pour rester longtemps dans une auberge à ces tarifs là. Je décidai donc d’accepter la proposition du marchand de vêtement au moins pour la nuit quite à improviser par la suite.

J’attendis donc avec lui jusqu’à la fermeture de la boutique. La soirée était bien avancée, l’attente ne fut pas longue. Il m’emmena alors chez lui. Il me dit s’appeler Oskar et sa femme Suzy. Ils étaient tous les deux originaires du pays Ardas mais ils étaient venus ouvrir un commerce de vêtements de leurs pays dans la Vallée Riche du Lokh dont ils étaient tous les deux amoureux. Puis il m’indiqua que nous nous trouvions dans le quartier Ouest de la ville. Ma mésaventure de la soirée m’avait fait traverser tout le coin Nord-Ouest de Port Shavinka. La maison d’Oskar se trouvait plus au sud encore, ce qui me rapprochait du port, ce qui était dans le fond une situation idéale pour que je retrouve Ton.

Alors qu’on marchait, je repérai les différentes rues que l’on traversait. La nuit était entièrement tombée depuis longtemps et le ciel scintillait de toutes ses étoiles. Les rues de ces quartiers étaient éclairées lorsqu’il y avait un arbre par une BULS [1] à la chaude lumière orange ou rouge. Puis Oskar me désigna une petite bâtisse aux murs repeints. C’était sa maison. Il me fit entrer et appela dans une langue que je ne connaissais pas. Les murs étaient blancs et frais et le sol était propre. Une grosse femme vêtue d’une robe blanche arriva et se mit à discuter avec Oskar dans la même langue que précédemment en me jetant en regard soupçonneux de temps à autres. Elle avait la peau assez mate et ses cheveux grisonnants étaient attachés en chignon. Lorsqu’Oskar eut finit ses explications, Suzy se tourna vers moi et pour la première fois me sourit. Elle s’excusa que sa maison fut si petite et me conduisit dans une pièce qui me servit de chambre.

C’était une petite pièce avec une fenêtre donnant sur l’Est. Elle était meublée d’une table et d’une chaise, d’une armoire ainsi que d’un grand coffre en bois noir. Par terre il y avait deux grands tapis bleus et violets ainsi que deux vases en étain et en verre bleu. Cette pièce devait probablement servir de bureau et de débarras. Suzy sortit un grand matelas mou de l’armoire et l’étendit sur le coffre. Elle apporta deux couvertures, l’une en laine, l’autre en peau et les posa sur mon lit improvisé. Ensuite elle me dit de me préparer pour le bain. Alors qu’elle s’éclipsait dans la salle d’eau, je posai mon sac et ma cape et ôtai mes bottes.

Lorsque je pénétrai dans la salle d’hygiène, je découvris mon hôte versant des sels bleus dans une eau fumante. Le bassin était une grosse cuvette laiteuse de forme ronde. Je me déshabillai et attachai mes longs cheveux fauves avant d’entrer dans le bain. Suzy me laissa alors seule. Je restai longtemps dans l’eau relaxante aux couleurs et senteurs de l’océan. Les sels parfumés venaient sans doute du pays Ardas… Au dessus de moi, une petite fenêtre dans le toit en pente me permettait d’admirer les étoiles. Je pensais alors que je n’avais pas besoin d’être à Silme pour que les étoiles me protègent. Il me suffisait d’être en Antaria pour voir les étoiles.

-Que j’aimerais être une étoile…, murmurai-je.

Alors une voie lointaine et à la fois très proche comme à l’intérieur de moi se mit à chanter un air incompréhensible…Mes yeux se fermaient doucement et j’étais envahie par une douce torpeur… Suzy pénétra alors énergiquement dans la pièce, paniquée :

-Et bien, douce demoiselle Iflis, me lança-t-elle avec son accent de l’Ouest, que vous arrive-t-il ? On ne vous voit pas venir.
-C’est que, répondis-je en me reprenant, le bain est tellement agréable que j’ai faillit m’y endormir.

Suzy me sourit et me tendit une large serviette de couleur verte.

-Je l’ai choisi à la couleur des Iflis, me dit-elle en souriant.

Je la remerciai et sorti de l’eau. Elle me montra alors des vêtements de nuits qu’elle m’avait apporté. Elle me les prêtait pour la nuit. Lorsque je retournai dans ma chambre, j’aperçu un plateau avec un pain et du fromage. Elle avait également remplit les deux vases d’eau et de vin. Je mangeai un peu e me couchai. Comme je mourrais de fatigue après ce long voyage, je sombrai rapidement dans un sommeil remplit de rêves étranges. Je découvrais un trésor magnifique que je ne pouvais voir et devenais ensuite une étoile qui contemplait Antaria et l’éclairait de vérité.

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[1] Les BULS sont des plantes qu'on trouve exclusivement sur Mentha. Elles ont la forme de grosses boules blanches et portent une excroissance de forme ovale à leur extrémité. On les trouve sur les arbres car elles vivent en symbioses avec eux. Les BULS sont dures (quasi incassables) et ont une texture rugueuse. Leur excroissance émettent une douce lumière durant la nuit. Il existe deux types de BULS. Ici il s'agit de l'espèce NOY-BULS. Elles ont un diamètre d'environ 40 cm et émettent une lumière dans des tons chauds. Elles dégagent également une odeur particulière qui a la particularité de faire fuir les moustiques.